Accueil > L’Association > Revue de Presse > Tourcoing : le Grand Mix à la croisée des chemins ? - La Voix du (...)
Tourcoing : le Grand Mix à la croisée des chemins ? - La Voix du Nord
mercredi 18 mars 2015, par
Tourcoing : le Grand Mix à la croisée des chemins ? - La Voix du Nord
▻http://www.lavoixdunord.fr/region/tourcoing-le-grand-mix-a-la-croisee-des-chemins-ia26b58810n2715471 ?xtor
À peine était-il entré dans ses murs, en 1997, place Notre-Dame que le Grand Mix s’était trouvé à l’étroit. Alors, depuis 2001, un projet d’extension existe, mais aujourd’hui, il pourrait aussi être question d’un déménagement sans pour autant quitter la ville… contrairement à ce que disent certaines rumeurs.
1. Les besoins
Derrière les fenêtres masquées du Grand Mix, l’équipe de la salle de concert, dont les bureaux se trouvent rue Saint-Jacques, joue des coudes pour accueillir les artistes. Quatre ans après leur arrivée, le bâtiment mitoyen s’est libéré et a été racheté par la Ville, déjà propriétaire de la salle de concerts. Un projet d’extension s’est peu à peu dessiné. « Le projet est de regrouper l’ensemble des activités de la salle et d’avoir un peu plus d’espace. », décrit Boris Colin, directeur (lire également ci-dessous).
Mais ce n’est pas la seule ambition du Grand Mix. « L’idée est aussi de désenclaver le Grand Mix car aujourd’hui la salle n’est pas assez ouverte sur la ville. On a bien conscience, aujourd’hui, que le Grand Mix est un bunker », insiste Rémi Lefebvre, président de la Passerelle, l’association qui gère le Grand Mix. « On est à l’étroit pour fonctionner comme une salle de notre taille doit fonctionner. »
2. Le projet
La facture de la copie qui a été revue plusieurs fois s’élève à 3,7 millions d’euros. « Quelle que soit la municipalité, on a réussi à le faire financer à hauteur de 2 millions d’euros. Il faut souligner que l’ancienne équipe comme la nouvelle ont tout fait pour soutenir ce projet. » En juin dernier, le Grand Mix a présenté son projet au nouveau maire. « Il a été très positif vis-à-vis de nous. Il nous soutient dans nos projets et était partant pour l’extension. »
Mais l’enveloppe reste de 2 millions d’euros. « Il faut voir ce que l’on peut faire dans ce cadre-là. Même si l’on sait que cela va être compliqué. » Car entre-temps, le bâtiment mitoyen, inoccupé depuis quinze ans, s’est dégradé et risque de nécessiter plus de travaux.
3. La proposition
Lorsque l’équipe du Grand Mix revoit le maire en janvier, pour faire le point sur le dossier, il leur propose d’étudier la construction d’une nouvelle salle dans le triangle des piscines, où il imagine son projet de centre-ville présenté lors des vœux. « Cela nous a vraiment surpris. On ne s’attendait pas à ça. » Le maire leur demande un cahier des charges et l’ensemble des besoins de la salle. Le conseil d’administration étudie la proposition mais souhaite que la philosophie de la salle ne change pas. « On ne veut pas un Zénith. On veut garder notre identité. Mais pour nous, cela peut être un moyen de résoudre nos problèmes. Un nouveau lieu nous permettrait de nous affranchir des contraintes. »
L’équipe du Grand Mix a rendu sa copie et attend maintenant une réponse… qui devrait arriver vite. « D’ici un mois, les choses devraient bouger, mais si nous ne bougeons pas, nous continuerons comme maintenant. L’équipe sera toutefois déçue. »
Un budget en difficulté
Comme toutes les structures culturelles, le Grand Mix voit sa subvention baisser de 7,5 %, même si « le maire a dit qu’il était plutôt fier de notre travail », remarque Rémi Lefebvre, président de la Passerelle. Et aujourd’hui, les temps sont durs. « Nous travaillons depuis quatre-cinq ans sur des projets européens. Or, là, nous sommes entre deux projets, ce qui signifie que nous n’avons pas d’enveloppe. » Or, les fonds européens représentent quelque 20 % du budget.
Le Grand Mix dispose cette année de 1,1 million d’euros et voit donc sa subvention municipale baisser. « Ce n’était pas la bonne année pour nous. On a déjà réduit l’activité. On a fait des économies à tous les étages en interne. Les treize salariés ont fait de gros efforts », souligne Boris Colin. « Il faut quand même se rappeler que le modèle économique culturel français coûte de l’argent. Donc, il y a un peu moins de concerts que l’an passé », regrette Rémi Lefebvre.
Paradoxe : le Grand Mix attire de plus en plus de spectateurs, n’a jamais compté autant d’abonnés et n’a jamais eu autant de concerts complets. « C’est dommage de casser cette dynamique pour des raisons budgétaires. Nous comprenons aussi les difficultés de la Ville, mais cette décision intervient au très mauvais moment. On sait que l’année va être très difficile. »
Le rêve d’un lieu plus adapté
Depuis quatorze ans, le Grand Mix travaille sa copie d’extension. La salle de concerts aimerait regrouper ses bureaux (actuellement, rue Saint-Jacques) dans son enceinte. Mais elle voudrait également avoir un peu d’air. « Aujourd’hui, les artistes mangent dans les bureaux. Mais il y a aussi le problème du chargement à l’arrière de la salle, on manque de stockage. Aujourd’hui, la salle n’est pas satisfaisante sur beaucoup de points », remarque le directeur Boris Colin. « Tout se passe bien côté salle, mais le back office est compliqué. » L’équipe aimerait également avoir une salle plus grande « pour pouvoir répondre à la demande » et une deuxième salle de trois cents places. « Cela nous permettrait d’accueillir d’autres types de concerts avec des coûts d’exploitation plus modestes. »
Autre volonté : être mieux identifiée dans la ville. « Aujourd’hui, la salle est fermée la journée… L’idée est de créer un lieu qui ait un bar ouvert le midi pour que le lieu soit ouvert. On souhaite aussi une autre salle plus petite, pour accueillir des artistes pour qui on a besoin d’une plus petite jauge, que l’on puisse faire de la résidence d’artiste, que l’on puisse avoir des appartements pour les accueillir et ne plus régler les notes d’hôtel. Nous voulons vraiment ouvrir le Grand Mix sur la ville. »
Voir en ligne : http://seenthis.net/messages/352265