10/10/2009

Heavy Trash roule ses belles mécaniques rock au Grand Mix

heavy-trash.jpgComplet veston, tignasse brillante comme Johnny Cash et rythm’n’blues sauvage : avec la bande à Jon Spencer et Matt Verta-Ray, hier soir à Tourcoing, on a plongé dans le rock en noir et blanc d’Elvis & Co. Les 400 fidèles présents en ont vu de toutes les couleurs.


Il y avait pourtant la grand-messe pop d’Archive à l’Aéro ou encore les bluettes de Renan Luce au Sébasto. Mais quand même 400 bassins à onduler devant Heavy Trash, la nouvelle marotte rock vintage de Jon Spencer, qui a mis entre parenthèse pour le moment son Blues Explosion. Il a un truc, ce mec. Un magnétisme, une increvable envie de gueuler « one, two three, for » qui rend passionnant un projet qui pourrait sonner comme une gentille relecture des musiques d’il y a cinquante ans.
On se croirait donc dans un vieux film en cinémascope, devant une bande de gangsters bien fagotés. Contrebassiste chapeauté, Verta-Ray au milieu qui balance ses riffs, batteur qui s’éclate (ses « Yeaaaaah » en fin de concert font dire à Jon, dans un sourire : « Bon, on doit le rentrer dans sa cage dans 15 minutes, on va vous jouer encore quelques morceaux »). Et donc Spencer à gauche, gratte sèche et tour à tour crooner ou magnifique égosilleur, suant comme un sprinteur. En deux ou trois « ladies and gentlemen, this is Heavy Trash » lancés à la cantonade, il met tout le monde dans sa poche et le Grand Mix est maintenant une salle de balle où on se déhanche grave. Gentilles bousculades aux premiers rangs et irrépressible envie pour quelques fans de grimper « on stage » pour ensuite se lancer dans la foule. Ce qui met le cerbère de la sécurité, qui « vide » les turbulents avec un poil de zèle, sur les dents. Pas radin, le groupe donne au moins vingt minutes de rab’. Heavy Trash a offert vendredi une belle tranche de rock AOC. Pas révolutionnaire mais bon comme un plat qui sent le terroir.
Fabien Bidaud.

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