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Festivals : le coût de la sécurité a explosé depuis 2015

samedi 22 avril 2017, par legrandmix (@legrandmix)

Festivals : le coût de la sécurité a explosé depuis 2015
http://www.dna.fr/actualite/2017/04/20/festivals-le-cout-de-la-securite-a-explose-depuis-2015

Festivals : le coût de la sécurité a explosé depuis 2015
Alors que le Printemps de Bourges ouvre la saison des festivals, une étude du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV) dévoilée ce jeudi montre que, depuis les attentats de novembre 2015, le budget des festivals français a dû faire face à d’énormes surcoûts liés à la sécurité, plus de 3,7 millions d’euros. Jusqu’à en menacer l’équilibre financier voire l’existence même.

Depuis les attentats de 2015, les surcoûts ont atteint plus de 3,7 millions d’euros pour les festivals, dont les Eurockéennes de Belfort. Photo Eurockéennes/Mael Joanas
« Le 13 novembre 2015, ce qui a été visé, c’est la jeunesse, la vie, le spectacle vivant. On s’est tous sentis un peu mort ce jour-là ». C’est ce qu’exprimait quelques jours après l’attentat au Bataclan Guy Marseguerra, président du PRODISS (syndicat national des producteurs, diffuseurs et salles de spectacles, soit 340 entreprises en France) entouré de Jules Frutos, co-gérant du Bataclan et de plusieurs autres producteurs de l’Hexagone. 

La culture visée, au cœur même d’un des lieux musicaux emblématiques de Paris, poussait alors ces professionnels à réclamer une aide d’urgence pour « faire face au défi de la sécurité » et « éviter une catastrophe culturelle ». 

Bonne fréquentation des festivals en 2016 mais...

Fragilisée par ces événements, leur répétition et la menace terroriste toujours présente, la filière a finalement obtenu 18 millions d’euros dans le cadre d’un fonds d’urgence, ainsi que 4 autres millions pour 2017, a annoncé mercredi le ministère de la Culture.

Si dans les mois qui ont suivi les attentats, la fréquentation a chuté de près de 80 % dans les salles, la plupart des festivals de l’Hexagone, eux, n’ont pas connu, en 2016, de désertion du public. Au contraire, comme si le besoin de culture, de musique et d’échanges restait plus fort. Certains festivals ont même affiché complet, comme les Eurockéennes de Belfort, ou les Nuits Sonores à Lyon qui ont également battu leur record de fréquentation. 

3,7 millions, surcoût de sécurité pour les festivals depuis 2015
Pourtant, derrière cette satisfaction, leur pérennité est, pour certains, menacée par des surcoûts liés à la sécurité. C’est ce que révèle l’étude menée par le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV) et rendue publique ce jeudi après-midi au Printemps de Bourges, qui ouvre la saison des festivals.

Cette étude, portant sur 87 festivals (musiques actuelles et variétés) soutenus par le Fonds d’urgence, montre que le total des surcoûts « sécurité » atteint 3 738 000 millions d’euros sur des budgets totaux de festivals de 138, 2 millions d’euros.

En moyenne, les surcoûts s’élèvent à 42 970 euros par festival, soit 13 613 euros par jour. D’après cette étude, pilotée par Mary Vercauteren, en charge des aides aux festivals au sein du CNV, ces coûts supplémentaires sont à 91 % liés aux deux postes : "Contrôle et surveillance" et « Aménagement du site, et périmètre et gestion de flux ». Il est évidemment plus compliqué de sécuriser un festival aménagé sur une zone naturelle qu’une salle de spectacles, et cela engendre d’autres coûts.

Certains festivals ont disparu...

Sur les 1 887 festivals habituellement pris en compte par les études du CNV, les charges varient. Entre 2014 et 2016, elles ont globalement augmenté pour le secteur technique-logistique-sécurité de 7%, et, dans le même temps, les charges artistiques (cachets d’artiste par exemple) ont, elles, continué à flamber de 6 %. C’est dire si ces événements musicaux traversent une période difficile alors même que, selon le CNV, "les aides des collectivités territoriales ont tendance à se stabiliser, voire à diminuer".

Entre 2008 et 2016, 78 % des manifestations ont connu une hausse de leur budget, quand 22 % étaient en baisse. Certains ont même tout simplement mis la clef sous la porte, pour des raisons diverses, comme l’emblématique « Rock dans tous ses Etats » à Evreux (Eure), le BIG Festival à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques ou « Musiques en Stock » à Cluses (Haute-Savoie). L’année 2017 s’annonce encore périlleuse pour de nombreux festivals, dans un contexte financier fragile, et sur fond d’incertitude politique...
 
Ce jeudi, le ministère de la Culture a sorti un guide de recommandations « Gérer la sûreté et la sécurité des événements et sites culturels », et annonce avoir créer 73 emplois pour la sécurité de ses établissements publics nationaux à vocation culturelle.

Après l’attentat de Nice, le gouvernement annonçait un renforcement des mesures de sécurité pour les festivals.


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